Le corridor de sécurité, un nouveau dispositif pour protéger le personnel en intervention

Campagne sécurité - Chantiers

© APRR

La campagne « Vous le savez déjà », lancée par APRR se poursuit tout au long de l’été. Cette semaine, c’est le corridor de sécurité qui est en évidence sur les panneaux au-dessus des voies. Alexandre Claude, directeur du réseau AREA, nous explique ce dispositif essentiel.

Paragraphes

La principale raison de ce dispositif, c'est la protection du personnel en intervention, comme le rappelle Alexandre Claude, directeur du réseau AREA :

« Le corridor de sécurité, c’est un protocole qui permet de garantir une sécurité pour les différents intervenants, que ce soient nos collaborateurs, les services de police, la gendarmerie, les services de secours, mais aussi les dépanneurs. Ce corridor est maintenant inscrit dans le code de la route et donc normalement tout automobiliste doit savoir qu'il existe. Sur l’ensemble du monde autoroutier, c’est plus de 600.000 interventions par an qui sont réalisées, et si on prend les chiffres entre 2015 et 2019, on constate plus de 700 accidents causés par des personnes qui n’ont pas respecté ce protocole de sécurité et qui sont venues sur la zone d’intervention. Respecter ce corridor, c’est agir pour notre sécurité et pour celle des agents. »

Garder ses distances par rapport au personnel sur les voies

Bernard Giez, agent qui intervient sur le réseau AREA, témoigne de ces risques vécus chaque jour : 

« Le corridor de sécurité pour nous est très important, on le vit au quotidien. Nos interventions, c’est toujours un risque à prendre, mais si on intervient, ce n’est jamais pour rien. Du coup, que vous gardiez une distance de sécurité par rapport à notre fourgon est vraiment important. À plusieurs reprises, des véhicules nous ont frôlés et c’est vrai que là, on a beau avoir le regard en permanence sur la circulation, ça ne suffit pas ! La sécurité, c’est aussi que tout le monde garde une distance par rapport à nous. Le corridor de sécurité, c’est l’affaire de tous et il est particulièrement important de le respecter. »

Ce dispositif est marqué au sceau du bon sens et demande une participation active de notre part, précise Alexandre Claude : 

« Dès qu’on voit un véhicule de la société d’autoroutes en intervention, on se décale par rapport à l’intervention. Si l’intervention est située à droite, on se décale vers la gauche, si l’intervention est située à gauche, on se décale vers la droite, toujours en essayant de penser à laisser une voie entre l’intervention et notre passage. »

Mise en place de cônes par un patrouilleur

© APRR Imagera

Comment se représenter au mieux ce couloir de sécurité, et comment l'appliquer sur autoroute ? Claire Dufossé, experte sécurité et signalisation chez APRR, nous en dit plus dans ce reportage d'Olivier Noël, à écouter ci-dessous.

Inscrit dans la loi depuis septembre 2018, le corridor de sécurité est encore trop peu appliqué. Cette mesure de bon sens gagne pourtant à être mieux connue. Claire Dufossé, experte sécurité et signalisation chez APRR : 

« Ce corridor de sécurité est mis en place pour protéger le personnel d’intervention ou les dépanneurs qui interviennent sur les routes. C’est un dispositif qui permet de mieux garantir leur sécurité. C’est inscrit dans le code de la route. Il s’agit, à l’approche d’une zone d’incident de ralentir et de s’éloigner le plus possible des agents qui interviennent sur le terrain. Mais tout en prenant en compte le contexte. Nos agents peuvent intervenir aussi bien sur la bande d’arrêt d’urgence que sur la voie de droite ou la voie de gauche. Donc il faut effectivement bien prendre en compte tout le contexte. »

Bien analyser le contexte

Ainsi, quand on voit un dépannage au loin sur l’autoroute, il faut d’abord repérer où a lieu ce dépannage et choisir sur quelle voie on peut se mettre pour gêner le moins possible les personnes qui dépannent.

« Il faut effectivement anticiper sa manœuvre, comprendre où les agents interviennent et en fonction s’éloigner le plus possible pour qu’ils puissent intervenir en toute sécurité. Si la panne ou l’accident est, par exemple, sur la bande d’arrêt d’urgence ou la voie de droite, il faut se mettre sur la voie de gauche, et bien évidement regarder dans ses rétroviseurs pour s’assurer qu’aucun véhicule n’arrive. C’est comme lorsque l’on double. Il faut prendre toutes les précautions. Il faut regarder aussi s’il n’y pas d’agents en intervention sur ces voies. Le mieux c’est de ralentir car on peut avoir des agents qui vont ramasser un objet sur la voie de gauche. Donc même si le véhicule est sur la bande d’arrêt d’urgence, il faut vraiment prendre tout le contexte pour la sécurité du personnel en intervention  ».

De nombreux accidents lors des interventions du personnel sur autoroute

Cette sécurité est souvent mise en péril. Chaque année il y a des accidents avec des patrouilleurs, du personnel blessé en intervention et des fourgons percutés :

« Oui, il faut le rappeler ! Il y a de nombreux accident avec des véhicules en intervention, assurant la sécurité sur l’autoroute, et qui sont percutés. Il y a eu 708 accidents de ce type sur les autoroutes concédées entre 2015 et 2019. C’est un chiffre qui reste important. Et des accidents concernent aussi les usagers qui sont arrêtés sur les voies, les dépanneurs sur place, les équipes de secours comme les pompiers, les forces de l’ordre qui peuvent être présents. Effectivement il faut être vigilant, éviter les distracteurs et faire des pauses régulières pour être concentré sur sa conduite. »  

Patrouilleur dans le rétroviseur

© APRR / JACQUEL Jonas

La semaine prochaine, nous vous parlerons d’une vérification toute simple qui vous emmènera loin, surtout en cette période de vacances : la pression des pneumatiques.